Confrontée à l’autre promu du SAHB, ce vendredi soir, l’USI a fait preuve de caractère pour s’imposer lors de la 4e journée de Liqui Moly Starligue (38-32). Les hommes de Sébastien Quintallet ont ainsi signé leur première victoire à domicile de la saison, en championnat. Et un deuxième succès qui les installe à la 10e place.

Soirée pleine d’émotions ce vendredi à Delaune pour toute la famille du handball ivryen puisqu’au-delà d’un « simple » match de championnat remporté brillamment par les Val-de-Marnais face à Sélestat (38-32), c’est le souvenir d’une des figures les plus solaires du titre de 2007 qui a été honorée, bien avant et après les 60 minutes de jeu réglementaires, celle d’Ahmed Hadjali. Décédé à 46 ans en milieu de semaine, le brillant ailier droit avait ébloui de sa patte gauche pendant près d’une décennie les spectateurs de France (D1 et D2), d’Europe et du Monde, laissant le souvenir d’un compétiteur hors pair, d’un ami fidèle et à l’écoute, et d’un homme estimé tout simplement. Les applaudissements intenses qui lui furent dédiés avant le coup d’envoi se suffisant à eux-mêmes pour exprimer ce que chacun avait sur le cœur. 

Sous son patronage, ses héritiers en Rouge et Noir furent d’abord un peu pris par l’instant et eurent du mal à démarrer une partie que les Sélestadiens, eux, voulaient tout de suite embrasser. Si bien que la marque fut d’abord pour les visiteurs (1-3 à la 4′ puis 6-10 à la 14′). Emmenés par leur trio Schröder, Orsted et Vida, les Violets tournaient bien et l’USI devait s’employer pour trouver des failles. Autour des pivots Dourte et Ooms, de la base arrière avec Bozovic, Dahl ou encore Cochery, il y avait des solutions mais il fallait se battre sur chaque ballon pour espérer le mettre au fond car le mur des grands gabarits adverses, mais aussi le portier Gudjonsson protégeaient bien les cages. Mais petit à petit, sans s’affoler, ici avec un bon ballon récupéré ; là encore sur une belle envolée de Vukasin Vorkapic, Ivry allait grignoter son retard pour finalement, dans un ultime dernier souffle égaliser juste avant la pause, sur un magnifique but inspiré de Léo Martinez (10-11 à la 18′ puis 10-14 à la 21′ et 15-15 à la 30′). Le demi-centre commentant : « Il a fallu aller le chercher ce match. On savait pourquoi ils venaient. Ils ont mis beaucoup d’intensité en défense et en attaque en première mi-temps. Nous, on était un peu bas, on a perdu nos duels pendant cette première partie de match. C’est ce que l’on a su corriger par la suite. Et vraiment on s’est battu d’abord pour revenir puis pour passer devant et creuser un écart. On est allé chercher ces points avec nos tripes d’autant que ça dépassait le simple handball ce soir pour nous tous. On a peut-être mis un peu de temps à digérer l’émotion. Cela a fait plaisir de voir Delaune plein comme ça, avec cette ferveur, car on n’avait pas encore gagné en championnat à la maison. Mais attention, eux n’ont rien volé dans le premier acte, ils ont super bien joué, ils ont été au dessus de nous. Mais on a bien travaillé ensuite pour prendre les deux points. »

À l’image du métronome formé au club, c’est toute la maison rouge et noire qui s’est mobilisée après la pause réglementaire pour renverser les Alsaciens. Car dans les 10 premières minutes de ce second acte, il y a eu des échanges d’amabilités bien costaudes. Les deux adversaires se rendant coup pour coup (16-18 à la 33′ puis 20-20 à la 36′ et 24-24 à la 42′). Il fallu alors aux locaux une infinie précision et pas mal de belles inspirations pour réussir, enfin, à mettre dans le rétroviseur le SAHB. Juste devant le but, les Ivryens donnaient le tempo et obtenaient quelques précieux penalties transformés par Antonin Mohamed (7 buts). Simon Ooms (8 unités) brillait aussi à la finition sur quelques passes bien ajustées de ses partenaires (28-24 à la 48′). Là, on sentait qu’il ne fallait pas relâcher l’étreinte. Ce que les protégés du président Lequeux surent faire à merveille, profitant de leurs temps forts (31-26 à la 51′ puis 35-29 à la 55′). La fin de match restait à sens unique et l’USI l’emportait donc solidement. Antonin Mohamed conluait : « Ça n’a pas été un match facile. On n’a pas su rentrer dedans comme face à Chartres. Mais on a pris le temps, on sait qu’un match dure une heure. On ne s’est pas affolé bien que l’on perde des ballons et que l’on ait raté des tirs à 6 m. On est resté calme car on a confiance en nous. On s’est dit depuis le début que c’était match après match et minute après minute. On ne s’est pas pris la tête, ça a fait la différence. Ça change tout, on joue avec le cœur, tous ensemble. Par exemple à un moment j’ai raté un tir, tout le monde m’a dit que ça n’était pas grave. Et je savais que je serai capable d’en mettre d’autres. Par ailleurs, vu le contexte, avec le décès d’Ahmed, on ne pouvait pas perdre non plus. Il le fallait. On voulait montrer qu’on est des champions comme lui l’a été, qu’Ivry c’est une famille. »