Ce jeudi, à Delaune, les Rouge et Noir ont rompu, sur un jet franc, à la dernière seconde de la rencontre qui les opposait à Limoges au terme d’un match héroïque. Il va falloir panser les blessures et les âmes en vue du prochain derby face à Créteil.

Le sport de haut niveau peut être d’une cruauté infinie. Il l’a été à l’occasion de cette 25e journée pour les Ivryens. Car au terme de leur réception de Limoges, les hommes de Didier Dinart se sont vu souffler et le match nul puis la victoire en une poignée de secondes alors qu’ils avaient mené les débats pendant la majorité du match. Surtout c’est sur un ultime jet franc, « à la Prandi », contournant le mur maison et mourant dans le coin bas du but que les visiteurs ont cédé. « La fin de cette partie est vraiment cruelle pour nous » concédait Milos Bozovic après le coup de sifflet final. « On a fait ce que l’on a pu jusqu’au bout et il y a eu ce dernier but. On a tout donné à 100 %. C’est dur. »

Surtout que l’US Ivry avait assez vite fait le job lors de cette visite des Hauts-Viennois. Si ces derniers lançaient les premiers feux et prenaient un premier avantage significatif (1-3 à la 4′ puis 3-6 à la 8′), l’ensemble val-de-marnais allait rapidement trouver son rythme grâce notamment à l’abattage d’Antonin Mohamed (6-6 à la 10′). Dans un temps fort, les hôtes allaient même enchaîner et ajouter 2 unités de rang pour passer un 5-0 qui confirmait leurs intentions (8-6 à la 12′). À partir de ce moment, les adversaires allaient être en réaction au tempo imposé par Ivry. Et s’il y avait ici ou là des ratés pour les Val-de-Marnais, ils tenaient logiquement tête aux 5e du championnat (13-10 à la 26′ puis 15-13 à la 30′) avec tout de même un léger sentiment d’inachevé. Le longiligne arrière gauche Monténégrin analyse : « On a manqué quelques occasions pour prendre un peu plus le large en première période. Mais aussi en seconde. Quand un match de haut niveau se termine avec un but d’écart comme ça, ça compte. »

Jamais pourtant, au regard du jeu déployé par les hôtes dans le premier quart de ce second acte, on aurait pu imaginer que l’issue serait celle-ci. Car, bien reboostés par leur coach, les Franciliens allaient poursuivre leurs efforts face aux Limougeauds. Et clairement enfoncer un peu plus le clou. En 2′ après le retour des vestiaires, ils se retrouvaient à +4 après une réalisation de Francisco Tavares et une autre de Simon Ooms, tandis que David Bernard avait joué de ses grands compas pour repousser un ballon adverse (17-13 à la 32′). Les Rouge et Noir allaient enchaîner et vite porter pour la première fois leur avance à + 5 grâce à Antonin Mohamed (9/9 aux tirs dont 5 pen). Cette avance, pourtant, n’allait pas perdurer et Limoges allait réussir à la grappiller par petits coups de griffe. Les incontournables Dragan Gajic et Jure Dolenec prenaient leur part et motivaient leurs troupes. Si bien que le LH revenait à hauteur à moins de 10′ du terme (23-23 à la 52′). A ce moment précis, on craignait que les locaux ne s’écroulent complètement. Mais à la barre, Antonin Mohamed tenait bon et l’opiniâtre Simon Ooms relançait la machine (24-23 à la 52). Les Ivryens donnaient tout à l’image d’Arnau Garcia qui se glissait dans les espaces en attaque, lui plutôt habitué à les combler en défense. Un +2 récompensait ces efforts (26-24 à la 56′). Las, Limoges ne baissait pas les bras et pilonnait le but maison mais David Bernard repoussait l’échéance et donnait de l’air aux siens. Mais Iglesias réduisait la marque puis égalisait (26-26 puis 27-27 à la 57′). Après 3 minutes de lutte des deux côtés du terrain, dans une ambiance irrespirable, Limoges obtenait finalement cette dernière opportunité. Ihor Turchenko désaxait donc et marquait. Gautier Loredon, le pivot soufflait : « Franchement c’est cruel, mais c’est le sport. On a serré les temps jusqu’au bout en y croyant. C’est dommage car c’est une bonne équipe de Limoges mais qui était prenable, on n’a pas su mettre le coup de rein nécessaire quand on en a eu l’occasion. »