Arrivé cet été dans le Val-de-Marne, Milos Bozovic prend, match après match, de plus en plus de poids dans le jeu maison. L’arrière gauche pointe d’ailleurs au 3e rang des scoreurs du club avec 31 unités en 8 matchs (3,9 buts par partie).

Parfois, en un éclair, il va surgir et déclencher son bras précis et puissant pour loger le ballon dans les filets. Du haut de ses presque deux mètres et un peu moins de cent kilos, Milos Bozovic aura alors pris de vitesse tout le monde : ses partenaires un peu, les défenseurs sûrement, le gardien adverse beaucoup, le public mais aussi les photographes avec une facilité qui déconcerte quand on se fie à son gabarit. « Il possède en effet une très bonne coordination » analyse le coach maison, Sébastien Quintallet. « Et il possède une gamme de tirs vraiment variée. Il a une forte capacité de shoot et on aimerait qu’il l’utilise encore plus d’ailleurs. Il peut tirer au travers ou de loin. Et s’il doit s’adapter un peu plus encore au jeu français, c’est un joueur très complet offensivement et défensivement. Il a par ailleurs une très bonne vision du jeu. On est vraiment content de l’avoir avec nous car il peut peser encore plus dans le jeu. »

Avec quasi déjà 4 buts par partie et une bonne activité défensive, l’international monténégrin pourrait ainsi devenir encore plus dangereux pour les formations qui voudraient défier l’USI. Ce qui ne lui déplairait pas : « Je peux faire encore mieux que ce que j’ai produit jusqu’ici même si je trouve que j’ai été dans une dynamique proche de celle de l’équipe. Comme elle, depuis le début de saison, je suis plutôt bien mais il y a encore beaucoup de choses à travailler (rires). Des fois je suis vraiment bien, d’autres non, j’essaye de m’améliorer encore. Mais ce qui est sûr, c’est que depuis que je suis là, je donne tout sur le terrain. Et ce n’est pas ma mentalité de me laisser aller et de me dire que c’est suffisant, je ne suis pas comme ça. »

Il faut dire que le parcours de la gâchette ivryenne en dit long sur sa mentalité. Bon joueur après avoir démarrer assez jeune le jeu à 7, il est repéré par Rolando Urios qui est scout pour Ciudad Real et décide de quitter sa vie d’adolescent à 15 ans pour se frotter au très haut niveau. Il glisse : « Je savais que si je voulais réussir quelque chose dans le handball, il faudrait quitter mon pays. J’ai décidé de le faire à cet âge-là. Et je ne voulais pas revenir sans avoir réussi… En Espagne, j’ai beaucoup appris de Luc Abalo, Didier Dinart ou encore Chema Rodriguez. » Ce qui fait de lui un joueur assez atypique finalement, entre école espagnole et fighting spirit « yougo ». « Je pense que je suis plus influencé par l’école espagnole tout de même car c’est l’enseignement que j’ai reçu dans mes années clefs d’apprentissage du jeu. Être un bon coéquipier est important pour moi, être intelligent sur le terrain aussi, bien jouer pour l’autre. Et je suis bien dans le jeu à 2 contre 2 par exemple. »

Sur et en dehors du terrain, Milos Bozovic fait d’ailleurs l’unanimité. Sébastien Quintallet : « Il est parfaitement intégré et c’est un plaisir de l’entraîner. Il est attentif, curieux. On sait ce qu’il est capable de faire et il a encore une marge de progression importante. » Et s’il adore juste passer du temps chez lui quand il ne joue pas – « Je suis parti si jeune que je n’ai toujours qu’une envie, c’est d’être chez moi, en famille » –, l’intéressé sait ce qu’il a à faire pour marquer l’histoire de l’USI, lui qui tire sa plus grande influence de son père avec qui il a beaucoup traîner dans les gymnases. « J’ai toujours voulu le dépasser. En handball, je pense que j’ai accompli quelques bonnes choses désormais. En revanche, comme homme, je ne suis pas encore à son niveau. Je veux être capable de traiter les autres de la même façon que lui, avec une réelle gentillesse. C’est mon idole. »

Avec un cœur aussi pur et un jeu aussi enthousiasmant, Milos Bozovic a tout pour être un des chouchous des Rouge et Noir pour les mois et années à venir.