En s’adjugeant avec autorité un derby bouillant vendredi soir (29-23) la formation ivryenne n’a pas seulement vaincu son voisin Créteil et pris deux points de plus au classement, elle a surtout fait un pas important vers son maintien à deux journées de la fin.

Marche avant réenclenchée pour les Rouge et Noir lors de cette très attendue 28e journée de Liqui Moly Starligue. Face à l’US Créteil, en plus de prendre leur revanche du match aller, les Ivryens ont en effet pris une belle option afin de renouveler leur bail dans l’élite nationale. Au cœur d’un Delaune à guichets fermés, Ivry a sorti son plus beau costume pour décrocher un succès qui vaut de l’or au terme d’un duel âpre, tendu, engagé et haletant. Besogneuse, solidaire et portée par une défense qui est montée en puissance au fil des minutes, la bande de Didier Dinart a stoppé sa spirale négative contre son meilleur ennemi pour rester hors de la zone rouge. « Je suis vraiment très fier de cette équipe qui n’a jamais lâché le morceau et qui a été récompensée de ses efforts sur la fin. C’est une très belle victoire qui nous donne beaucoup de satisfaction et de confiance pour la suite. On a été portés par un public incroyable du début à la fin, cela a été une aide très précieuse pour renverser la situation en seconde période » relevait l’arrière gauche Milos Bozovic, auteur d’un impeccable 10/10 au tir.

Face à la fougue cristolienne, les locaux ont sorti les muscles en montrant beaucoup d’envie et de niaque afin de maintenir le contact d’entrée de jeu (3-4 à la 7′). Survolté, comme tout Delaune qui ne cessait d’encourager ses ouailles, Léo Martinez battait la mesure et guidait sa formation sur des standards élevés. Un temps, les visiteurs imprimaient le tempo mais la vista du demi-centre et la puissance de son arrière droit Louis Joseph étaient autant de signaux positifs que de coups gagnants (6-6 à la 12′). Et si les Rouge et Noir vendangeaient quelques six mètres et perdaient Simon Ooms sur un carton rouge pour une main présumée au visage d’Aman (23′), ils avaient plus de souffle que leurs visiteurs ne pouvaient penser afin de surmonter ces quelques alizés contraires (9-11 à la 27′ et 12-13 à la 30′)

Au retour des vestiaires, sans peur de se retrouver aux avant-postes, la jeunesse maison prenait ensuite, peu à peu, le pouvoir, au gré d’un gros temps-fort. Et puis, enfin, s’appuyant sur une précision chirurgicale, l’expérimenté Milos Bozovic offrait, après 37 minutes d’attente, l’avantage aux siens. À partir de ce moment-là, l’US IVRY ne lâchait plus les commandes, infligeant au passage un terrible 6-0 à un adversaire désemparé (15-17 à la 35′ et 21-17 à la 42′). Des arrêts titanesques de David Bernard à six mètres en passant par les coups victorieux de Maxime et Lucas Petit jusqu’à la contre-attaque d’Aymeric Zaepfel, c’était tout l’ensemble val-de-marnais qui marchait d’un seul et même pas. La défense de fer locale était si implacable qu’il ne pouvait rien arriver de terrible (24-20, 51e). Dans le sillage d’un David Bernard déterminant (8 arrêts à 44 % de réussite), Ivry n’a rien laissé passer avec 23 buts encaissés. « Quelle défense, tout le monde a donné pour qu’on arrive à cette magnifique finalité. Dans une ambiance exceptionnelle, on a réalisé un très grand match. Il était très important de le gagner pour notre avenir. On a eu la récompense de beaucoup d’efforts ces derniers temps. C’est un match dont on se souviendra », expliquait quelque peu ému le gardien ivryen.

Avec ce succès, le sixième de la saison, les protégés du président Lequeux ont toujours leur destin entre leurs mains, à deux journées de la fin, avec deux points d’avance sur la zone rouge ainsi que le goal-average particulier sur Chartres et Sélestat. En s’offrant encore une victoire ou si Chartres s’incline dès la semaine prochaine, Ivry sera maintenu.