Ce dimanche, les Ivryens ont réussi un tour de force incroyable en disposant des Aixois au terme d’un match d’une énorme intensité (23-22). Toujours avec 6 matchs de retard sur le programme initial, ils comptent désormais le même nombre de points que Créteil, et ont clairement leur destin en main dans la course au maintien.

« Ce soir, on est vraiment passé par toutes les émotions et c’est le propre du sport de haut niveau que de voir tout ce qui a pu être négatif s’effacer en un claquement de doigts quand le sort bascule en ta faveur. Ça a été le cas sur cet ultime tir d’Hamza qui nous donne la victoire et c’est une énorme joie pour nous tous. » Héroïque, comme son partenaire qui aura sorti le tir le plus incroyable de la saison, le capitaine et portier val-de-marnais Maté Sunjic (16 arrêts) ne pouvait pas mieux résumer l’essence même de la fin de partie vécue par les Rouge et Noir. Et le mérite qui leur revient. En effet, le succès arraché est juste et pourtant tout cela n’était pas gagné d’avance. Car si les pensionnaires de Delaune avait bien un plan pour mettre en déroute les visiteurs, comme le détaillait le coach adjoint Benoît Peyrabout avant la partie, le PAUC était tout de même favori… Et l’entame de partie plaidait pour lui. A 2-5 à la 6′ puis 4-7 à la 13′, quelques grimaces inquiétaient dans le camp maison. Et pourtant, c’est peut-être jusqu’à ce seul moment que l’on a pu penser que les homes de Thierry Anti avaient les affaires en main. Car progressivement, dans le sillage d’un Léo Martinez excellent à la mène, les Ivryens ont repris du poil de la bête. Antonin Mohamed, Adama Sako puis Aymeric Zaepfel raccrochaient les wagons (7-7 à la 17′) puis Théophile Caussé et de nouveau Zaepfel permettaient de passer devant avec l’aide de Jean-Emmanuel Kouassi qui détournait un penalty (9-7 à la 20′). Le 5-0 infligé par les Rouge et Noir changeait clairement la donne. Et la physionomie du match. Aix se retrouvait alors moins serein. Et si les Provençaux poussaient, ils n’avait pas l’avantage psychologique et c’est tout juste avant le buzzer qu’ils revenaient à hauteur (12-12 à la 30′). « On n’a pas très bien commencé le match » circonscrit le capitaine. « Je ne dirais pas que l’on pouvait s’y attendre car on avait proposé nos meilleures 30 premières minutes jeudi face à Limoges en première période. On savait tout de même que ça serait difficile de reproduire ça. Mais on a tout de même produit 20 bonnes minutes, sans laisser Aix nous décrocher au début. On a eu peur un peu que la fatigue revienne plus dans les têtes que dans le corps finalement car quand tu démarres comme ça face à une équipe du haut de tableau tu peux te dire que tu es fatigué et baisser un peu les bras mais ça n’a pas été le cas, on s’est accroché collectivement. C’est notre marque de fabrique. Ensuite, en 2e mi-temps, je pense que l’on a surclassé cette équipe même si on s’est fait quand même assez peur. Il faut que l’on arrive à maîtriser plus encore ce genre de situation mais c’est ce genre de victoire qui permet aussi de grandir. »

Et là, à la vidéo, il y aura de quoi dire. Car après la pause réglementaire, la machine ivryenne a concassé progressivement l’attaque visiteuse avec un énorme Mate Sunjic entre les bois, mais aussi tout un collectif dévoué. L’USI a par ailleurs démontré qu’elle avait des ressources sur le plan offensif quand elle devait passer à l’action, s’appuyant sur toutes ses forces vives présentes. Au pivot, on a vu Robin Dourte et Simon Ooms s’arracher dans tous les sens, Antonin Mohamed (5 réalisations) a donné du fil à retordre aux portiers. Et chacun a joué sa partition. Notamment donc Hamza Kablouti (5 unités), héros du soir. Car l’arrière gauche instinctif a démontré qu’il pouvait proposer de bonnes choses, débloquant certaines situations avec culot. Entre la 34′ et la 46′, la recrue de l’hiver s’est offert 4 coups de canon incroyables (19-14 à la 46′). Et de l’air frais pour tout le monde. Zaepfel, Martinez ou encore Dourte ont suivi (22-18 à la 57′). Là, cela sentait bon. Peut-être trop. Après une décision incomprise, Sébastien Quintallet écopait d’un 2′ (57′) et les locaux subissaient les coups de butoirs provençaux (22-20 à la 58′). Puis c’était au tour de Wilson Davyes d’être envoyé sur le banc (59′). Le PAUC en profitait encore et égalisait finalement après un 0-4 qui semblait être fatal puisque le tableau affichait 59’56”. Mais la lumière est finalement venue d’Hamza Kablouti qui après l’engagement, débordant sur l’aile gauche, réussit à envoyer un tir enroulé depuis le bas claquer contre le fond du but adverse. Si fort et si vite que l’on crut d’abord que le fracas provoqué était celui du poteau renvoyant le ballon. Puis la liesse, la folie, le plaisir et la satisfaction… Le shooteur prodigue : « Je suis vraiment content d’avoir réussi ce dernier tir pour l’équipe. Cela nous offre deux points très importants. On est pas beaucoup et on a fait les bonhommes sur ce match. On a été des guerriers du début à la fin de cette partie. Et quand on joue comme ça, on peut arriver à beaucoup de choses. Je ne suis arrivé au club que depuis janvier et ça a été dur pour moi de pouvoir bien joué et avoir du temps de jeu. Ce soir je l’ai saisi ! J’espère maintenant qu’il y en aura d’autres. Le coach m’a fait confiance, cela fait deux matchs où je rentre et je marque, c’est vraiment bien. On a vraiment eu peur mais Ivry est un grand club avec de grands joueurs et on va tout faire pour aller chercher d’autres victoires. »