Cadreur, monteur, bénévole et amoureux du handball, le vidéoman de l’US Ivry Handball – et bien plus – Daniel Bardou s’est éteint ce week-end, après un long combat contre le cancer. Il laissera un vide démesuré au sein du club.

 

Discret, passionné, humble, partageur et bonhomme, même si parfois un peu « bougon » voilà quelques qualificatifs jetés en l’air qui vont à merveille pour parler de Daniel Bardou, le vidéoman de l’US Ivry, ex de TF1, qui s’en est allé ce week-end. Des adjectifs qui résument, forcément mal, un des membres incontournables de la famille rouge et noir et du handball français en général tant il aura apporté par sa passion de cadreur/réalisateur que par sa disponibilité constante auprès des pros… et des autres.

« Il y a tellement de choses à dire sur Daniel » souffle Marc-Olivier Albertini, le président de l’US Ivry Handball. « D’abord, il était très attaché au club et ce depuis des années. Il avait cette discrétion qui faisait que l’on pouvait lui faire confiance sur tout. Il était présent dans les vestiaires, il accompagnait l’équipe, les joueurs, les coachs, tous ont toujours eu des liens très forts avec lui. Il a été un des premiers à compiler des vidéos permettant de préparer les matchs bien avant que Dartfish ne soit disponible. Il livrait tout ça sur une cassette et ça permettait de bien travailler. Ca prenait des heures mais il le faisait avec plaisir et passion pour que l’équipe soit encore meilleure. Je l’ai connu comme joueur, comme entraineur mais aussi comme président et c’est forcément une grande émotion que de savoir qu’on ne le verra plus car il avait vraiment le cœur sur la main, agissait toujours de manière désintéressée pour le club. »

Avec cette volonté de donner, toujours le meilleur comme le détaille Laurent Brisson, l’ancien directeur général du club : « Daniel est quelqu’un que j’ai d’abord connu comme parent de joueur et puis il s’est progressivement plus impliqué dans le club et sa vie. Il a succédé à Roger Julitte à la vidéo et il a apporté toute son expertise et ses idées. Notamment celle de prendre des images depuis les cintres pour apporter un autre type d’images qui permettaient d’appréhender autrement le jeu. Aujourd’hui cela peut paraître bateau, mais à l’époque, c’était déjà révolutionnaire. Il a constitué des banques de données incroyables sur les joueurs et cela permettait au club de très bien travailler. Il était toujours à fond, proposait beaucoup de choses et s’impliquait de toute son énergie dans le club. »

Compagnon des plus belles heures, Daniel Bardou a su transfigurer le handball, ivryen ou national, via sa caméra qu’il avait toujours à portée de main. On se rappelle de ses reportages nombreux et de ses films plus récents, Des Barjots aux Experts ou encore la rétrospective sur l’US Ivry présentée il y a quelques semaines. « Le travail bénévole qu’il a effectué pour le club et pour le handball en général est titanesque » s’enthousiasme Daniel Hager. « Quand on repense à ce dernier film sur le club qu’il a livré alors que la maladie était déjà bien présente… il n’a jamais économisé son temps et il avait cet œil incroyable, derrière l’objectif, qui permettait, en quelques images, toujours superbes, de rendre les sentiments plus intenses encore. Que ce soit la joie ou la tristesse. Et cela, avec une passion pure et désintéressée. C’était quelqu’un de bien, un ami, et il aurait mérité de vivre 100 ans. Mais il sera toujours là. »

Michel Dubrez, président de l’amicale des anciens de renchérir : « Le travail qu’il a effectué restera à jamais. Ce film sur le club, présenté il y a quelques semaines, c’est un énorme travail, avec beaucoup d’heures passées pour faire des interviews et cette volonté de voir aboutir un beau projet. Daniel était vraiment quelqu’un de formidable. Il était souvent présent lors de nos réunions, il aimait vraiment le handball et le club en général.  »

 

Le club, les joueurs, les habitués, sa famille et ses proches, tout ceux qui le connaissait l’imagineront toujours, le long du 40×20, aux côtés des photographes, bien placé, pour capter les émotions, ou en tribunes, pour apprécier les arabesques de ses protégés. Merci Daniel.